Les règles d’or pour l’éco-conception d’un site web 

L’éco-conception d’un site web consiste à réduire son impact environnemental tout en conservant une expérience utilisateur (UX) fluide et efficace. En tant que product designer freelance, j’ai développé quelques règles de base pour une approche responsable. Voici les bonnes pratiques que j’intègre à chaque projet pour concevoir des sites à la fois esthétiques, fonctionnels et respectueux de l’environnement.

Avant de commencer tout projet, j’organise un atelier d’éco-conception web. Cet atelier permet de définir un objectif clair de design responsable et de prioriser les fonctionnalités selon leur impact environnemental. Il existe des outils comme les cartes d’éco-conception de La Grande Ourse ou NIJI (pour le projet ratpgroup.com) qui aident à structurer cette démarche. Cet atelier permet d’engager toutes les parties prenantes et de réfléchir dès le départ à des solutions durables.

Une règle fondamentale : 80 % des utilisateurs utilisent seulement 20 % des fonctionnalités d’une interface (loi de Pareto). Cela souligne l’importance de bien comprendre ses utilisateurs afin de ne développer que ce dont ils ont réellement besoin. Cette démarche permet de limiter le surplus de fonctionnalités inutiles qui alourdissent le site et génèrent des requêtes supplémentaires, augmentant ainsi son empreinte carbone.

Simplifier les parcours permet de réduire le nombre de clics nécessaires pour atteindre un objectif. Moins de clics signifie moins d’interactions et moins de ressources consommées. Cela améliore non seulement l’efficacité du site, mais aussi son impact environnemental.

Le design responsable passe aussi par une phase de test approfondie. Il est crucial de vérifier que toutes les fonctionnalités mises en place sont effectivement utilisées par les utilisateurs. Si certaines sont rarement employées, il vaut mieux les supprimer ou les repenser pour éviter une surcharge inutile.

Les visuels jouent un rôle clé dans le design, mais ils peuvent aussi alourdir considérablement un site. Il est important de compresser les images au maximum et de les utiliser seulement si elles sont réellement utiles. Quand un visuel n’apporte qu’une fonction décorative, je privilégie les mots pour alléger la page tout en restant efficace.

Les illustrations vectorielles, contrairement aux photos, sont souvent beaucoup plus légères. En les choisissant, on réduit considérablement le poids des fichiers tout en conservant un design attrayant et unique.

Pour toutes les images, j’opte pour le format .webp. Ce format permet de réduire le poids des visuels jusqu’à 80 % par rapport à des formats traditionnels comme le JPEG ou le PNG, sans perte significative de qualité.

Je limite le site à deux typographies maximum et, si possible, j’utilise des Google Fonts (ou d’autres systèmes open source) pour éviter le chargement de polices supplémentaires. Cela allège la page et optimise les temps de chargement.

Lors de l’intégration sur un CMS (WordPress, par exemple), je veille à n’installer que le strict minimum de plugins nécessaires. Chaque plugin ajoute des scripts et des requêtes qui alourdissent la page. Un choix réfléchi permet de conserver un site performant et plus léger.

Les animations consomment des ressources, donc je les utilise avec parcimonie et seulement quand elles apportent une réelle valeur ajoutée à l’expérience utilisateur. De plus, je limite le nombre de pages pour éviter une multiplication inutile de requêtes et d’interactions.

L’hébergement est un élément souvent négligé, mais il peut avoir un impact important sur l’empreinte environnementale d’un site. Opter pour un hébergeur vert qui utilise des énergies renouvelables et réduit les émissions de CO₂ est un geste essentiel pour l’éco-conception. Je détaillerai les critères de choix d’un bon hébergement écologique dans un prochain article, afin d’explorer comment un hébergement vert peut faire la différence pour un site web éco-conçu.

Après avoir conçu le site, je l’évalue systématiquement sur des plateformes telles que EcoIndex. Ce type d’outil permet de mesurer l’impact environnemental du site en prenant en compte plusieurs critères comme le nombre de requêtes ou le poids des pages. Cette analyse me permet de voir si des améliorations supplémentaires sont possibles et de continuer à optimiser les performances.


L’éco-conception d’un site web, d’un point de vue product designer, c’est avant tout penser l’expérience utilisateur et l’interface sous un angle durable. En intégrant des pratiques responsables dès le début du processus, nous pouvons créer des sites plus légers, plus rapides et plus respectueux de l’environnement, tout en offrant une expérience utilisateur fluide et agréable.

N’oublions pas qu’un site web éco-conçu est non seulement bénéfique pour la planète, mais qu’il améliore aussi la performance globale en termes de rapidité, d’efficacité et d’accessibilité !

Prina Studio – Product Designer Freelance
Instagram : @prina.uxui